Dérive
Installation de Gauthier Roumagne du 6 janvier au 28 février
Jusqu’au 28 février 2025, le musée de Gajac invite le public à découvrir un monde inondé figuré par Gauthier Roumagne. Avec son installation audiovisuelle Dérive, l’artiste convoque les forces de la nature, la création artistique et la temporalité.
Par un mapping spectaculaire, en immersion, le spectateur assiste à la disparition des cimaises sous les flots de la rivière et ses crues, évoquant les bouleversements climatiques et un futur inquiétant.
Ce n’est pas la simple représentation du désastre ; c’est une vision poétique, troublante de la beauté brute et hypnotique de la montée des eaux.
L’artiste sublime la mécanique des fluides, de leurs mouvements naturels en une danse lente, envoûtante. Les ondulations et courants s’inscrivent dans une chorégraphie, révélant la puissance et l’imprévisibilité des éléments. Le passage du réel à sa représentation, l’esthétisation du tragique, légitiment le voyeurisme mais agit ici aussi comme une sourde menace. Le spectacle, ce plaisir distancié, devient tour à tour le miroir de nos fascinations et de nos inquiétudes. Dans la scénographie, des toiles de maîtres délabrées, reliques d’une exposition fictive d’un autre temps, ajoutent, telle une vanité, une dimension de vulnérabilité et de mystère - celle d’un lieu abandonné dans un futur postapocalyptique ?
En découvrant ces oeuvres dans un univers dévasté, on devient le témoin impuissant d’un musée fantôme, vestige d’une époque révolue où la culture, l’humanité, semblent avoir sombré, délaissées aux caprices des eaux.
DÉRIVE efface les frontières entre le monde réel et virtuel et s’inscrit dans une actualité où les catastrophes naturelles s’intensifient. En regardant, contemplatifs, la lente montée des eaux, nous sommes confrontés à une vision de notre inaction collective. L’écologie politique a beau exister depuis plus d’un demi-siècle, elle n’a pas su enrayer notre emprise mortifère sur la nature.
Allons-nous réagir ? Réévaluer notre relation avec l’environnement ? Pas de réponse, juste la métaphore d’un monde à la « dérive ».
Gauthier Roumagne, artiste numérique
D’origine villeneuvoise, il se passionne dès son plus jeune âge pour l’outil informatique et déjà, ce ne sont pas les jeux qui l’intéressent mais la programmation…
Les années passent… collège Anatole- France, lycée Georges-Leygues, mais l’établissement qu’il préfère fréquenter c’est l’école d’art André-Malraux.
Un Master en arts plastiques et arts appliqués à l’université Toulouse II plus tard, il s’installe à Bruxelles et se spécialise dans l’utilisation d’outils d’animation et de manipulation audio-vidéo en temps réel.
Au fil de ses rencontres et de l’évolution de sa pratique, ce passionné crée des installations hybrides alliant performance, création musicale, mapping monumental, installation interactive.
En parallèle, il conçoit des expositions, réalise des bandes-son et s’investit dans la post-production.
Son travail a été présenté à de nombreuses reprises, notamment au dernier Festival d’art Noor Ryadh en Arabie Saoudite (2023), à La MECA à Bordeaux (2022-2024), dans plusieurs collaborations avec des compagnies de théâtre (2019-2023), au Parcours Contemporain de Pont-Scorff (2019), à l’Institut Saint Luc à Bruxelles (2017), au centre culturel André-Malraux de Verrière-le-Buisson (2015), et à plusieurs reprises au musée de Gajac de Villeneuve-sur-Lot entre 2011 et 2015.
Depuis plusieurs années déjà, son travail d’artiste se nourrit de sa fascination pour la nature et de l’attention que l’on doit y porter - des révélations tant sur la forme que sur le fond.
Dernière modification : mercredi 18 décembre 2024